L'heure suprême : 

L'heure suprême affiche du film

FICHE TECHNIQUE :

Titre original : Seventh Heaven
Réalisation : Frank Borzage
Scénario : Benjamin Glazer,
d'après Austin Strong
Photographie :
Musique : Erno Rapee
Décors : Harry Oliver
Montage :
Katherine Hilliker, H.H. Caldwell
Année : 1927
Genre : Drame
Durée : 120 minutes
Pays : États-Unis
Première diffusion : 6 mai 1927

Distribution
Janet Gaynor : Diane
Charles Farrell : Chico
Ben Bard : Col. Brissac
Albert Gran : Boul
David Butler : Gobin
Marie Mosquini : Madame Gobin
Émile Chautard : le père Chevillon
Gladys Brockwell : Nana

Il y a quelque chose d'un conte d'Andersen dans le récit de cette rédemption par le don réciproque, seule chose qui puisse élever les âmes et donner un sens à l'existence. Il est donc question d'élévation et de dépassement de soi dans l'histoire de Chico, l'égoutier, et de Diane, la fille des rues, séparés par la guerre de 1914 mais réunis chaque jour à 11 heures (l'heure suprême du titre français) par la force de leur amour. "Pour ceux qui désirent l'escalader, il existe une échelle conduisant des bas-fonds au ciel, des égouts aux étoiles. L'échelle du courage" annonce la phrase placée en exergue. Néanmoins l'ascension ne sera pas pour autant sociale. Borzage n'a que mépris pour l'American way of life. Ses personnages cherchent juste à gagner de quoi se nourrir, se vêtir et se chauffer... tout le reste est superflu. En revanche, lorsqu'ils montent les étages jusqu'au septième et dernier étage de l'immeuble (l'ascension vers le septième ciel du titre américain,) pour gagner la mansarde ou habite Chico, quelque chose se passe, quelque chose qui est de l'ordre du religieux, du mystique. Le couple passe de l'obscurité des égouts à la clarté ineffable des étoiles, en une métaphore exaltée de l'amour absolu. Le montage regorge d'images inoubliables, Diane s'entourant de la veste de Chico comme s'il s'agissait des bras de l'être aimé, ou la scène de l'échange des médaillons tournée en des clairs-obscurs somptueux. Découvrant le film dans lequel il reconnaît les prémisses de l'amour fou, André Breton insiste pour que tous ses amis le voient. Le film subjugue les Surréalistes, et la légende dit qu'ils auraient pleuré durant la représentation de ce qui est indubitablement l'un des plus beaux film de toute l'histoire du cinéma, et qui fut par ailleurs le grand vainqueur des premiers Oscars de 1929.



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